Dents en avant à cause du pouce : que faire ?
Il n’est pas rare de voir un enfant qui suce son pouce ou sa tétine avec assiduité. C’est un geste qui peut sembler rassurant à court terme, mais qui peut entraîner, à la longue, des dents en avant (ou une malposition des mâchoires). Dans de nombreux cas, cette succion a un effet direct sur la croissance bucco-dentaire, provoquant une protrusion des dents supérieures ou une malocclusion. Comment éviter que cette habitude ne vienne perturber le bon alignement dentaire, et à quel âge doit-on consulter un orthodontiste ? Cet article vous éclaire sur les causes, les conséquences et les traitements possibles pour aider les enfants (et même certains adultes) à retrouver un sourire harmonieux.
Pourquoi le pouce peut-il déplacer les dents ?
Comprendre la succion du pouce : un réflexe naturel chez l’enfant
Le réflexe de succion est inné chez l’être humain. De nombreux bébés, encore au stade de la dentition de lait, cherchent à se rassurer en portant leur pouce, leur tétine ou même un coin de couverture à la bouche. Au départ, il s’agit d’un besoin physiologique et psychologique tout à fait normal. Au fil des mois, cependant, il arrive que cette habitude persiste et qu’elle exerce une force continue sur les dents supérieures.
Quand cette habitude devient problématique ?
Lorsque la succion du pouce se poursuit au-delà d’un certain âge (généralement autour de 4-6 ans), la pression répétée sur les incisives ou le palais peut provoquer des problèmes d’alignement des dents ou de mâchoires (malocclusion). Plus l’enfant grandit, plus le risque de déséquilibre entre la mâchoire supérieure et la mâchoire inférieure augmente, affectant aussi le développement de l’espace bucco-dentaire.
Les effets sur les dents de devant et la mâchoire
Une succion prolongée du pouce tend à projeter les dents antérieures vers l’avant (d’où l’expression « dents en avant »). Le haut du palais peut s’étirer ou se voûter de manière exagérée, ce qui perturbe la bonne occlusion des dents et la croissance naturelle des mâchoires. Résultat : un enfant qui continue à sucer son pouce peut développer une malocclusion plus complexe à corriger s’il attend l’âge adulte pour entamer un traitement.
Dents en avant : quelles conséquences ?
Sur le plan esthétique
Les dents en avant modifient l’apparence du sourire et peuvent être source de gêne ou de moqueries à l’école. Un enfant peut en souffrir sur le plan émotionnel et développer un manque de confiance en soi. Cette difficulté n’est pas anodine, car l’image que nous avons de nous-mêmes se construit dès le plus jeune âge.
Sur le plan fonctionnel (mastication, respiration, déglutition)
Des dents en avant peuvent aussi entraîner des troubles fonctionnels, notamment en modifiant la manière de mâcher ou de déglutir. La langue n’a alors plus la place nécessaire pour se positionner correctement. Certains enfants adoptent même une respiration buccale, moins bénéfique pour leur santé globale.
Sur le développement du palais et de la mâchoire
Lorsqu’une pression permanente s’exerce sur les dents supérieures, le palais peut se comprimer ou se déformer. Parfois, la mâchoire inférieure demeure trop en retrait par rapport à la mâchoire supérieure, accentuant encore davantage l’apparence de « dents qui avancent ». Les conséquences peuvent se répercuter à l’âge adulte, rendant certains traitements plus longs et plus coûteux.
Quels traitements pour corriger des dents avancées ?
L’appareil interceptif chez l’enfant
Avant même l’arrivée des dents définitives, l’orthodontie préventive (ou interceptive) peut contribuer à corriger les effets de la succion du pouce. Des appareils spécifiques, parfois amovibles, sont conçus pour empêcher le pouce d’appuyer sur les dents et pour élargir le palais si nécessaire. Plus ce traitement est entrepris tôt, plus il est simple d’éviter une malocclusion sévère.
Le traitement orthodontique classique chez l’adolescent ou l’adulte
Si le « réflexe du pouce » a perduré au-delà de la dentition de lait, il arrive qu’un adolescent présente déjà des dents trop en avant. Les bagues (ou brackets), la technique linguale, les gouttières type Invisalign, ou d’autres solutions orthodontiques peuvent alors être mises en place pour corriger l’alignement dentaire. Chez l’adulte, bien que la croissance des mâchoires soit terminée, il reste tout à fait possible de retrouver un sourire harmonieux, même si le traitement peut s’avérer plus long.
En cas de déformation importante : chirurgie orthodontique
Dans de rares situations où la mâchoire supérieure est très avancée ou la mâchoire inférieure trop reculée, une chirurgie peut être envisagée afin de rétablir une occlusion fonctionnelle et un équilibre esthétique. Cette approche (par exemple, l’orthognathie) est réalisée en collaboration avec un chirurgien maxillo-facial et un orthodontiste. On l’envisage plutôt chez l’adulte, lorsque la croissance osseuse est achevée et que les problèmes liés à la succion du pouce n’ont pas été traités à temps.
Quand consulter un orthodontiste ?
À quel âge intervenir ?
Il n’y a pas d’âge idéal, chaque enfant évolue à son propre rythme. Toutefois, la plupart des orthodontistes recommandent de réaliser une première consultation vers 6-7 ans, pour évaluer la dentition, la présence d’éventuels troubles (occlusion inversée, dents en avant) et anticiper les traitements si nécessaire.
Pourquoi une prise en charge précoce change tout ?
Plus un problème est détecté tôt, plus on a de chances de limiter son impact sur la croissance des mâchoires. Un traitement interceptif permet souvent d’éviter des complications plus sévères à l’âge adolescent ou adulte, et de diminuer la durée d’un futur traitement orthodontique.
Le rôle du suivi et des consultations régulières
Même après l’arrêt de la succion du pouce, un suivi régulier est conseillé pour s’assurer que l’enfant ne reprend pas cette habitude pendant son sommeil ou en situation de stress. Les contrôles dentaires et orthodontiques permettent également de vérifier que la mâchoire et la dentition se développent correctement.
Prévenir l’apparition des dents en avant
Aider l’enfant à arrêter de sucer son pouce
Il est essentiel de souligner que le sevrage doit se faire en douceur. Un enfant ne doit pas se sentir brusqué ou culpabilisé. Parler avec lui, lui expliquer les conséquences possibles sur ses dents, et instaurer un système de récompense pour chaque étape franchie peuvent aider à décourager la succion du pouce.
Alternatives douces et conseils aux parents
Utiliser une petite peluche ou un objet transitionnel pour remplacer le pouce peut rassurer l’enfant qui cherche un moyen de se calmer. Certains professionnels conseillent aussi des vernis spéciaux ou des dispositifs légers à porter la nuit pour dissuader la mise du pouce en bouche.
Importance de l’accompagnement bienveillant
Un soutien psychologique, notamment si la succion du pouce est liée à l’anxiété ou à une autre mauvaise habitude, est parfois nécessaire. Les parents et le dentiste peuvent travailler ensemble pour trouver des stratégies adaptées à la personnalité de l’enfant, afin de l’aider à gérer autrement ses moments de stress ou de fatigue.
Serrer son pouce dans la bouche peut paraître anodin chez un enfant, mais cette habitude peut engendrer des dents en avant et des troubles de l’occlusion s’il la prolonge. La bonne nouvelle ? Des solutions existent, allant de l’appareil interceptif à des traitements orthodontiques complets, voire une chirurgie dans les cas extrêmes. Le plus important reste la prévention et la détection précoce des problèmes. Avec un accompagnement bienveillant et le soutien d’un orthodontiste ou d’un dentiste, chaque enfant peut conserver un sourire en bonne santé et une dentition parfaitement équilibrée.
Nos autres ressources
Tool and strategies modern teams need to help their companies grow.
FAQ sur le traitement d'orthodontie
C'est une technique pour réduire légèrement l'épaisseur de l'email entre les dents pour permettre de gagner de la place dans les cas d'encombrement dentaire
Les dents bougent toute la vie malgré l'alignement réalisé suite au traitement orthodontique. Pour maintenir le résultat obtenu le plus longtemps possible, on met en place une contention : le plus souvent la pose d'un fil à la surface interne des dents antérieures associée à des gouttières passives à porter la nuit.
En dessous de 16 ans, l'orthodontie est prise en partie en charge par la sécurité sociale et la mutuelle prend le relais.
Au delà de 16 ans , la sécurité sociale ne prend rien en charge et il faut interroger votre mutuelle afin de connaitre leur grille de remboursement pour votre contrat.
Particularité pour les cas nécessitant une chirurgie: la sécurité sociale prend en partie en charge 1 seul semestre d'orthodontie
Non, aucune limite d'age